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Road Trip au Portugal – de St-jean-Pied-de-Port au Pont international de la Guadiana

Descente vers le sud-ouest de l’Espagne

Pour ce road trip vers le Portugal, nous avons décidé de descendre, sur plusieurs jours, jusqu’au sud de l’Espagne. Nous en profiterons pour visiter quelques sites et villes sur le parcours. Nous commencerons notre périple au Portugal en passant par le Pont international de la Guadiana et envisageons ensuite de remonter, en 5 ou 6 semaines, le Portugal vers le nord. Nous espérons ainsi, profiter d’une météo plus clémente avec l’arrivée du printemps.

Cette fois nous traversons les Pyrénées en passant par St-jean-Pied-de-Port. Après une nuit près du village, nous reprenons la route et passons la frontière par la nationale N-135.

La route monte à plus de 1000 mètres d’altitude jusqu’à l’église de San Salvador de Ibañeta. Nous trouvons un peu de neige sur les bas-côtés de la route. Du côté de l’Espagne, comme souvent, la route est large et roulante.

Eglise de San Salvador de Ibañeta

 

Viana et Logroño

Nous passons la première nuit en Espagne sur l’aire de CC à Viana près de Logroño. Nous visitons ces deux villes qui sont moyennement attractives.

Descendre en quelques jours dans le sud, ne veut pas dire que nous allons tracer la route sur les autoroutes. Nous choisissons de prendre la route nationale vers Soria et Ségovie. Sur le trajet, nous faisons une pose pour la nuit au village de Pedraza.

 

Pedraza

Pedraza de la Sierra est un village médiéval d’architecture très bien préservée, où de nombreux films ont été tournés. Le village est situé sur un promontoire avec en toile de fond la Sierra de Guadarrama encore enneigée en cette saison. C’est un village prisé par les Madrilins. C’est en soirée que nous visitons le village. Ensuite nous passons une nuit calme en bordure de la petite rivière qui coule au pied du village.

 

 

Le lendemain, nous continuons notre descente vers le sud en direction d’Avila, Plasencia et Mérida. Sur les 400 kilomètres qui nous mènent près de Mérida, la route traverse d’interminables plateaux situés souvent à plus de 1000 mètres d’altitude.  On aperçoit les sommets des Sierras enneigées. Sur ces plateaux, les bourrasques de vents nous accompagnent et incite à la vigilance. Les paysages sont monotones, souvent arides, avec plus au sud, des cultures céréalières et d’élevages.

Le paysage change quand nous traversons la vallée du Jerte, située au nord de Cáceres. Une route sinueuse descend dans la vallée où coule la rivière Jerte. Sur les flancs des collines, poussent des cultures de cerisiers en espaliers. On imagine qu’au printemps, à la période de floraison, cette vallée encaissée de 11 villages doit être magnifique.

Après Plasencia, l’altitude plus basse apporte un changement dans le paysage, celui-ci devient plus vert, et les températures plus clémentes. On y trouve aussi une végétation plus méridionale.

Nous passons la nuit sur l’aire CC d’Aljucén et repartons le lendemain pour Mérida.

 

Mérida

A Mérida, nous stationnons sur un parking en plein centre de la ville.

Mérida est une ville de l’ancien Empire romain. On y trouve un nombre impressionnant de monuments évoquant son passé : un temple, un amphithéâtre, un cirque, des thermes, des aqueducs, des arcs…

On achète, sur le site du Cirque romain, des billets qui regroupent une bonne partie des monuments à visiter . Un plan de la ville, situant les sites avec les horaires de visites, nous permet de définir un parcours .

Chose surprenante en Espagne, ce sont les horaires de fermeture des monuments (14h, 15h ou seulement le matin), il faut donc en tenir compte.

Le cirque romain

C’est l’un des cirques romains les mieux conservés et aussi l’un des plus grands, avec une taille de plus de 400 mètres de long par 96 mètres de large., D’une capacité d’accueil incroyable de 30 000 personnes, il accueillait des processions et des courses de chars.

le cirque romain

L’aqueduc des Miracles

L’aqueduc des Miracles, haut de 25 mètres, est le mieux préservé. Ses arcs gracieux en pierre de taille, en briques et en béton s’étendent sur plus d’un demi-kilomètre.

L’aqueduc des Miracles

Le temple de Diane

Le temple dit de Diane était situé dans ce qui était autrefois le forum central de Mérida, près du carrefour des deux artères principales de la ville.

Le temple de Diane

Le théâtre et l’amphithéâtre romains

Ces monuments sont les édifices les plus représentatifs et les plus beaux de la ville.

Le Théatre Romain
L'Amphithéâtre Romain
L’Amphithéâtre Romain

La maison de l’amphithéâtre

La maison de l’amphithéâtre est la plus grande habitation datant de l’Antiquité dans la ville.

l’Alcazaba arabe

L’Alcazaba, une forteresse Maure du neuvième siècle dont il ne reste que quelques vestiges et un mur d’enceinte restauré.

Le pont romain

Le pont romain de Mérida traverse un méandre du Guadiana.

Le pont Romain

Après une courte matinée et un après-midi à arpenter les rues de Mérida, vers 16h, la fatigue se fait sentir. Nous avons réussi à faire le tour de la ville pour découvrir les principaux sites dont certains sont surprenants, comme le théâtre et l’amphithéâtre ou l’Alcazaba arabe. Le Pont romain sur le Guadiana est magnifiquement restauré et d’une longueur impressionnante. Le Cirque, s’il ne reste que quelques ruines, est d’une dimension étonnante.  D’autres sites sont moins spectaculaires et se font rapidement comme l’aire archéologique.

Le reste de la ville laisse un sentiment mitigé. Quelques beaux bâtiments côtoient des immeubles récents qui parfois chevauchent des fouilles romaines.

C’est un défi pour la ville de faire coexister sauvegarde du patrimoine romain et vie nouvelle.

https://www.nationalgeographic.fr/histoire/espagne-merida-la-mysterieuse-cite-romaine

 

En fin d’après-midi, nous reprenons la route vers le sud. Notre prochaine destination est Séville.

Pour visiter les grandes villes, nous cherchons un point à l’écart pour stationner le camping-car. Le camping près de Séville ne semblait pas attirant et les parkings à Séville sont plutôt chers et pas bien sécurisés. Nous avons donc opté pour l’aire de camping-car d’Umbrete à une quinzaine de kilomètres.

Séville

 

Le lendemain, nous nous levons de bonne heure afin de nous rendre à Séville par le bus n°168 (billet 1,75€). L’arrêt est situé à une dizaine de minutes de l’aire. Il faut 30 minutes au bus pour arriver à la gare routière de Séville. Ensuite il nous faut faire un peu de marche pour nous rendre dans le centre où se trouve une majorité des sites touristiques.

Il faut chausser de bonnes chaussures pour visiter Séville, bien que quelques centaines de mètres séparent la Giralda, la Cathédrale et le Real Alcázar.

La Giralda, l’une des icônes de la ville, se distingue particulièrement par son mirador. Ce dernier nous réserve une vue imprenable sur Séville, une cour d’orangers, typique de l’Andalousie, et le plus grand temple gothique d’Europe, la cathédrale, au premier plan.

La Cathédrale de Séville
La Cathédrale de Séville
La Cathédrale de Séville

La visite de l’Alcázar permet de découvrir un superbe palais regorgeant de détails.

Prix des entrées :

  • L’Alcazar 13,50€
  • La Cathédrale, Giralda et La cour des Orangers 12€

Déjà en cette saison, les monuments sont bondés de Touristes (beaucoup de chinois) et nous perdons parfois du temps à faire la queue aux entrées. Un conseil,  pour l’Alcázar, il faut réserver les tickets à l’avance sur internet.

L’Alcazar
L’Alcazar
L’Alcazar

Notre coup de cœur est la célèbre place d’Espagne, magnifique avec son bâtiment en Arc monumental.

La place d'Espagne
La place d’Espagne
La place d’Espagne
La place d’Espagne

Séville est une ville de l’Andalousie qui nous aura séduits. La magnificence de ses monuments, le charme de ses quartiers, ses places, la guitare espagnole qui résonne dans ses rues nous transportent du passé au présent dans un perpétuel contentement.

Une journée ne suffit pas à tout voir, nous sommes conscients que nous avons seulement effleuré toutes les richesses de cette ville. Vraiment une très belle journée, surtout que nous n’aurons pas eu la galère à y circuler et y trouver à stationner avec le camping-car.

 

Comme souvent le weekend, nous cherchons un lieu de repli à l’écart des sites touristiques qui sont pris d’assaut par les Touristes et les Espagnols. Nous allons donc sur l’aire, très spacieuse, dans la ville de « La Palma de Condado ». Jolie petite ville agréable typique de l’Andalousie.

 

Minas de Riotinto

Notre dernière visite sur ce trajet en Espagne sera « Les Minas de Riotinto (Les mines de Riotinto) ».

C’est un site de 2000 ans d’exploitation minière.  D’abord par les romains, puis vinrent les Arabes, les royaumes chrétiens et l’Espagne même. Mais ce sont les étrangers qui révolutionnèrent à nouveau l’industrie minière espagnole et sa sidérurgie. Des entreprises anglaises firent de territoires tels que les Asturies, Malaga, Biscaye ou Huelva, des zones prospères d’extraction et de raffinage de minéraux. Le cas le plus représentatif est l’environnement de la rivière Tinto, avec Minas de Riotinto en tête. Dans son voisinage, une série de fosses et de galeries furent exploitées qui, dans certains cas, continuent de marquer l’exploitation minière de la Comarque de Huelva.

Entre 1877 et 1891, la mine de Rio Tinto est le premier site mondial d’extraction de cuivre.

Une terre martienne rougeâtre et soufrée

Dans les contreforts de la Sierra Morena, la forte concentration de minéraux dans les environs de la voie navigable de Huelva, a saturée le Rio Tinto de composants chimiques. Ceux-ci lui donnent une couleur rougeâtre caractéristique. Ce sont aussi des conditions d’enfer pour presque toute la vie. En fait, il est même très difficile de voir des oiseaux à proximité. C’est un pH très acide, de 1,7, inférieur même à celui d’un citron. Teneur d’une eau normale est ph 7. C’est le résultat de l’action abondante du soufre; avec à la fois une suspension de métaux lourds de toutes sortes, depuis le fer jusqu’ au cuivre et au manganèse.

Ce cocktail toxique, pour presque toutes les créatures, est cependant l’endroit idéal pour que certains micro-organismes exotiques prospèrent (bactéries, algues et champignons). Ces lieux ont été étudiés par diverses entités dont la NASA.

Nous choisissons de ne pas prendre le train touristique qui nous semble d’un intérêt moyen. Nous préférons marcher et prendre les vélos pour explorer plus librement le site. Nous visitons le musée qui mérite le détour. Il est regrettable que les panneaux d’informations ne soient pas traduits dans plusieurs langues.

Les mines de Riotinto n’ont pas seulement laissé des blessures à l’environnement mais aussi aux hommes, femmes et enfants qui ont travaillés à l’extraction et à la calcination du minerai en plein air. La multinationale britannique Rio Tinto prend le contrôle des mines au 19ème siècle. Les conditions de travail sont difficiles, l’espérance de vie des mineurs et habitants des environs est fortement réduite à cause de la pollution et de la silice. Des manifestations liées aux fumées des « teleras » se terminent par la fusillade de 1888.

Aujourd’hui, l’écologie ne semble toujours pas être au centre des préoccupations à tel point que les habitants n’hésitent pas à venir vider leurs déchets sur les remblais bordant la rivière de Riotinto.

Ce site est plutôt surprenant par ses dimensions, ses couleurs… et sa gestion. L’homme a laissé une empreinte forte sur ce paysage qui restera marqué pour des siècles et certainement des millénaires.