La Granja D’Escarp
Nous remontons vers le nord de l’Espagne et faisons une halte à Granja d’Escarp.
La Granja d’Escarp se trouve là où les fleuves Segre et Cinca se rejoignent pour se jeter dans l’Èbre (pose que l’on avait fait dans le delta de l’Ebre à l’aller). Riche en eau et en histoire, La Granja D’Escarp bénéficie de grands paysages et conserve d’importants vestiges qui vont de la Préhistoire au Moyen Âge.
La principale activité économique de la municipalité est l’agriculture irriguée, qui se produit dans la zone proche de la rivière Segre d’où dérivent plusieurs fossés et dans laquelle prédominent les arbres fruitiers tels que les pêches, les nectarines, les poires, les prunes et les abricots. Dans la partie sèche de la commune, qui s’étend de la ville au sud-est, poussent des oliviers et des amandiers. L’industrie est liée au secteur agricole et est spécialisée dans la conservation, la commercialisation et la distribution des fruits.
Au XVIIIe siècle, la commune prospère économiquement grâce à l’exploitation des mines de charbon, qui seront en activité jusqu’au milieu du XXe siècle. Pendant la guerre civile, La Granja d’Escarp a été le théâtre d’affrontements féroces entre les côtés franquiste et républicain.
La commune offre plusieurs sentiers de randonnées, un parcours sur caillebotis de long de la Segre et quelques vestiges.
Nous passons le weekend sur l’aire de camping-cars. Malgré un temps pluvieux, nous y serons rejoints par de nombreux Espagnols qui viennent, le temps du weekend, faire des sorties en famille. Le dimanche soir il ne restera plus que quelques CC.
Retour vers la maison
Ici s’achève notre road-trip en Espagne. On planifie de rentrer tranquillement vers la France. Nous prenons la route vers Lérida pour passer la frontière par la nationale N230 (Vielha, Bossost…). Nous faisons une pose pour la nuit sur un grand parking à l’entrée de Benabarre. Pluie et vent nous décourage de faire la visite du village.
Le lendemain, nous faisons une petite pose à Less, près de la frontière où nous ferons quelques courses dans le centre commercial. Nous en profitons pour déjeuner dans son restaurant. Sur le chemin de retour nous devons impérativement trouver une bouteille de gaz. Même en France, il aura fallu plusieurs magasins pour trouver la marque Primagaz. Nous aurons géré notre périple de deux mois avec les deux bouteilles de propane pleines. Nous avons dû utiliser le petit réchaud pour faire durer la dernière bouteille jusqu’a son dernier souffle.
Nous passons une dernière nuit à Lectoure sur l’aire de camping-cars pour une arrivée de bonne heure le lendemain à la maison.
Bilan du Road Trip en Espagne
Durant ce road-trip nous avons découvert une Espagne dépaysante, offrant une grande variété de paysages naturels et extraordinaires. Entre sa côte Méditerranée, ses montagnes et ses déserts, on en a plein les yeux et la tête. L’Espagne, pays de contrastes, se caractérise par ses grandes étendues de cultures, voire de monocultures, de fruitiers (orangers, oliviers, amandiers…). Dans l’Est et le sud, nous sommes surpris par l’étendue des cultures sous serres, nous interrogeant sur ce mode de culture et l’esthétique que cela génère. Les villes sont souvent très riches en patrimoines assez bien conservés. Les villages blancs de l’Andalousie sont très beaux et très marqués par la culture Arabe. Il est très agréable de flâner dans ses rues étroites. Ces villages sont généralement bien entretenus et très vivants au point où, vous êtes souvent obligés de partager ses petites ruelles avec la circulation des voitures (ha ! les Espagnols et leurs voitures, c’est fusionnel).
Il est aussi surprenant de voir une Espagne avec les centres villes très propres et des alentours jonchés de détritus. Détritus que l’on trouve en très grandes quantités le long des routes et parkings. Il est assez navrant de voir, par exemple, le site protégé et fantastique du désert des Tabernas abimé par des amoncèlements de déchets sur les bords des routes et des terrains privés. Il est assez incroyable que l’Espagne soit si peu sensibilisé à son environnement et l’impact que cela génère.
Quelques chiffres
Ce road-trip s’est déroulé sur plus de 8 semaines, du 15 janvier au 16 mars.
- 4 223 kms
- 430 litres de carburant soit 668 euros
- 24 nuits de campings soit 548,50 euros
- 10 nuits sur des aires de camping-cars payantes soit 115 euros
- 7 nuits sur des aires de camping-cars gratuites
- 16 nuits sur des spots divers
Le carburant et Gaz
Le prix des carburants est un peu moins élevé (entre 10 et 30 centimes) qu’en France. Celui-ci est principalement distribué dans les stations-services. Souvent une personne vient vous servir. Comme en France les prix sont supérieurs sur les autoroutes.
Le ravitaillement en gaz peut être un problème sur un long voyage. Les normes ne sont pas identiques dans tous les pays de l’Europe. Il est impossible d’échanger sa bouteille française. Nous avons cherché à acheter une bouteille REPSOL compatible en Espagne et Portugal. En station, nous avons toujours eu un refus. Il semble cependant qu’il soit possible d’acheter une bouteille de la marque CEPSA.
Le réseau routier
Les infrastructures routières sont très bien développées en Espagne où les autoroutes, souvent gratuites, s’ajoutent à un réseau de routes à 4 voies. Ce réseau est plus important dans la partie Est, peut-être pour faciliter le transport routier qui alimente une grande partie de l’Europe en fruits et légumes. La qualité des revêtements des routes est très inégale. On a rencontré, et plus particulièrement en Andalousie, des routes à 2 ou 4 voies, avec des revêtements très dégradés ou avec des réparations rudimentaires. Les températures en été doivent mettre à rudes épreuves les goudrons des routes.
La sécurité est bien assurée : voies pour les véhicules lents dans les côtes, voies d’engagements dans les carrefours… Des panneaux bleus indiquent souvent la vitesse conseillée pour aborder des virages. En ville, avant les passages piétons, une bande blanche d’arrêt nous rappelle qu’il faut laisser la priorité (fait que les Espagnols respectent bien)…
Grace au réseau d’autoroute à 120 km/h, il est rapide de traverser l’Espagne et cela sans se ruiner en péages. Les radars de vitesses sont nombreux sur les grands axes et près des grandes villes (moins qu’en France) et sont moins visibles qu’en France (peints en blancs).
Il faut être vigilant et surveiller ses rétroviseurs, les Espagnols roulent vite et ne respectent pas forcément les vitesses autorisées voir même les lignes de dépassement.
Où stationner pour la nuit
L’Espagne comme beaucoup d’autres pays a durci les conditions de stationnement et plus particulièrement sur les sites touristiques.
Sur la côte méditerranéenne nous avons rencontré des difficultés à trouver des places sur les aires de camping-cars ou même dans les campings. Nous avons parfois eu la chance de profiter du départ d’un autre voyageur pour trouver un emplacement. Est-ce une particularité de l’année 2022 et de la situation liée au COVID, mais les hébergements ont été pris d’assaut par d’importantes communautés d’Allemands et d’Hollandais qui squattent durant des mois des emplacements réduisant ainsi l’offre. Nous avons profité de quelques spots sur des endroits ou il n’y avait pas d’interdiction spécifiée. Mais il faut savoir que ces lieux sont souvent à l’appréciation des autorités qui parfois laissent faire et parfois vont nous demander de partir. On trouve parfois des panneaux aux interdictions bizarres : Interdit aux autocaravanes de plus de 5m ou plus de 2,20m.
A l’intérieur de l’Espagne la situation est moins problématique, il y moins de touristes. Il sera cependant plus facile de stationner une nuit sur un parking. La tranquillité est parfois aléatoire, il est possible que dans la soirée une bande de jeunes arrivent sur le parking pour se retrouver. Les jeunes Espagnols semblent avoir une affinité toute particulière avec leur voiture et aiment bien faire des dérapages et crissement de pneus. Mais nous ne nous sommes jamais sentis en insécurité, en fin de soirée le calme s’installe naturellement (il n’en est certainement pas de même l’été).
Le déploiement des aires de camping-cars sur l’Espagne est moins étendu qu’en France. Notamment nous avons trouvé des aires récentes qui prouvent la volonté d’étendre le réseau. Les aires sont presque toujours privées sur les sites touristiques et sur la côte où les tarifs sont parfois élevés aux vues des prestations. Les aires deviennent majoritairement communales à l’intérieur de l’Espagne. Les aires, généralement bien entretenues, offrent souvent des emplacements réduits qui n’autorisent pas de se poser dehors.
L’accueil dans les campings a toujours été courtois et nous avons souvent trouvé une personne qui s’exprime en français. Un grand merci pour l’accueil de la gérante du camping La Campiña à La Guijarrosa près de Cordoue qui en plus de parler un bon français avait à cœur de renseigner les campeurs.
Les côtés moins positifs : Dans de nombreux campings il y a un manque de transparence concernant les tarifs qui ne sont quasiment jamais affichés. Les tarifs peuvent parfois être excessifs compte tenu des prestations offertes. Une bonne solution est l’adhésion ASCI. L’eau chaude aux douches est parfois en supplément ou fortement minutée. L’eau chaude à la vaisselle est parfois aléatoire. La taille des emplacements est parfois réduite pour maximiser le nombre de places.
La nourriture et restaurants
La nourriture espagnole n’est pas exceptionnelle. Dans les commerces on y trouve majoritairement une alimentation très industrielle et des produits transformés. Il n’est pas facile de trouver des produits locaux de qualités et encore moins bios. Les fruits que l’on trouve sont les mêmes que ceux qui sont vendus dans nos rayons de supermarché avec la provenance d’Espagne. Peu de choix de crémerie et de légumes frais. Le choix des viandes est très limité et les charcuteries sont souvent des produits émulsionnés. Pas possible de se rattraper sur les pâtisseries qui souvent privilégient la grosseur au gout. Le pain est blanc, pas bien cuit et souvent insipide (bon là on a un regard de Français sur la boulangerie). En cette saison, nous n’avons malheureusement pas pu profiter des marcher locaux où il est peut-être possible de trouver des produits de qualité.
Nous n’avons pas suffisamment fait de restaurants pour avoir une opinion juste mais dans ceux que nous avons fait, on n’a pas régalé nos papilles. Comme dit un Français que nous avons rencontré, la qualité est à la longueur du tablier des serveurs, plus il descend bas (sous le genou) meilleur ce sera (nous n’avons pas pu le vérifier nous-même).
En conclusion
Nous revenons de l’Espagne avec l’envie d’y retourner pour mieux explorer certaines régions. La variété des paysages, la splendeur des villes et les grands sites touristiques sont un émerveillement. Il y a beaucoup à découvrir à l’intérieur de l’Espagne et il ne faut pas hésiter à sortir aussi des sites touristiques. Ce sera certainement notre prochain but de visite de l’Espagne, regarder et lever les yeux des guides.